Publié le 09.12.2024
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La HEIG-VD et ses partenaires développent une plateforme numérique de suivi des patient·es atteint·es d’hypertension artérielle. Ce projet vise à recentrer les soins sur leurs besoins tout en renforçant la collaboration entre médecins traitant·es et pharmacien·nes pour une meilleure prise en charge.

Explications avec le porteur du projet à la HEIG-VD, Jürgen Ehrensberger, professeur à l’Institut des Technologies de l’information et de la communication, responsable du groupe thématique de compétences Internet of Things (IoT).

À quels enjeux de société répond ce projet ?   

L’hypertension est un problème majeur en Suisse. Les données montrent qu'environ 18 % de la population en souffre, toutes tranches d’âge confondues ; or près de la moitié des adultes touchés ne sont même pas diagnostiqués. Cette condition augmente considérablement le taux d’accidents vasculaires cérébraux, de maladies cardiaques et d’insuffisances rénales. Chronique, elle ne se guérit pas, mais elle peut être gérée, notamment grâce à un suivi à long terme, avec une surveillance de la pression artérielle et une évaluation des risques cardiovasculaires, essentielles pour réduire les complications. 

Pourquoi l'hypertension représente-t-elle un tel défi ?   

L'un des principaux obstacles est l'absence de symptômes chez de nombreuses patientes et patients, qui ne sont donc pas traité·es. Et même avec un suivi, la moitié des cas n’atteignent pas les objectifs fixés en termes de tension artérielle, malgré des années de traitement. La faible adhésion au traitement, le manque de coordination dans les soins et la difficulté d’assurer un suivi vraiment centré sur la patiente ou le patient constituent une partie des facteurs pour lesquels cette condition n'est pas bien contrôlée.   

Quels instituts et partenaires sont impliqués ?   

Ce projet rassemble plusieurs acteurs clés : l’Institut BIHAM de l’Université de Berne, l'IICT à la HEIG-VD, la fondation EQUAM (Externe Qualitätsförderung in der ambulanten Medizin), ainsi que des centres hospitaliers comme le CHUV, l’Inselspital de Berne et les HUG. Unisanté et PharmaSuisse sont également partenaires de cette initiative.   

Quel a été le plus gros défi jusqu'à présent ?  

Nous avons été confronté·es à deux défis principaux. D’abord, fournir aux médecins des informations pertinentes sans alourdir leur charge de travail. Ensuite, il est crucial de motiver les patient·es à remplir des questionnaires, notamment sur leur activité physique et leurs croyances vis-à-vis des médicaments. Ces informations sont essentielles pour permettre aux cardiologues d’apprécier l’état global de la personne.  

Quelles sont les prochaines étapes ?  

Le développement de la plateforme numérique et des applications pour les médecins, pharmacien·nes et patient·es étant terminé, une étude pilote, qui s’étendra sur neuf mois, va être lancée en janvier 2025. À son terme, nous serons en mesure d’évaluer l’efficacité de l’approche HeartCare en fonction de ses objectifs. 

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