Membres du jury professionnel
Le jury du Prix suisse de l’éthique se compose de personnes provenant des secteurs privé, associatif et du public. Ses membres ont été choisis par le comité d’organisation pour leur engagement en faveur de la durabilité et de l’éthique dans l’économie.
Amanda Byrde
Fondatrice Impact Hub de Lausanne et Genève. Co‑présidente Impact Hub Switzerland
Entrepreneure basée à Genève, Amanda Byrde est passionnée par l’entrepreneuriat social. Après avoir complété des études HEC à l’Université de Genève, elle cofonde Impact Hub Genève et Lausanne en 2015, un pôle d’innovation sociale dédié à développer de nouvelles approches pour relier le secteur privé, la communauté internationale et les entrepreneurs pour un impact durable en Suisse et au-delà. En 2019, l’association Impact Hub Switzerland est créée dont elle devient co-présidente. Aujourd’hui, Amanda supervise les finances pour Impact Hub Genève et Lausanne et lève des fonds pour développer de nouveaux programmes régionaux et nationaux comme ‘Circular Economy Transition’, une initiative pionnière qui a lieu dans cinq villes suisses pour accélérer la demande et l’offre de produits et services circulaires sur le marché. Au coeur de sa motivation est de soutenir les entrepreneurs qui amènent des solutions concrètes et transforment la manière dont on vit et on consomme.
Membre de plusieurs jury, son travail a été reconnu notamment à travers ses nominations pour les Top 100 Digital Shapers, Bilanz 2020 et 2021; Exceptional Leaders of Excellence, Women Economic Forum 2020; et élue au Forum des 100, Le Temps, 2018.
Sofia de Meyer
Directrice et Fondatrice de la marque Opaline
Jürgen Ehrensberger
Professeur en informatique et télécommunications à la HEIG-VD
D’origine allemande, il a obtenu le diplôme de MSc en informatique de l’université Erlangen-Nuremberg, avec une mineure en philosophie et éthique. Après un doctorat à l’EPFL, il a acquis une expérience industrielle au sein d’une start-up active dans le domaine des télécommunications. En 2002, il a rejoint la HEIG-VD et occupe depuis 2010 le poste de directeur de l’institut de recherche IICT.
Dans nos projets d’intelligence artificielle et de l’Internet des objets nous sommes souvent confrontés à des questions éthiques concrètes. Pouvons-nous relever et analyser les données de personnes âgées afin de les aider à préserver leur autonomie ? La législation fournit un cadre de ce que nous pouvons faire, mais il est forcément incomplet et en retard par rapport aux possibilités technologiques. Dans les situations où les conséquences de nos recherches sont difficiles à anticiper, il est important de se laisser guider par des principes éthiques et le respect pour l’individu.
Pierre Epars
Membre de la Direction Générale de BG Ingénieurs Conseils
Eric Maeder
Ethicien consultant, maître d'enseignement à la Haute école de gestion de Genève
Ethicien de formation (Université de Genève 1995). Consultant en éthique depuis 1998, et maître d’enseignement HES-SO depuis 2004, Eric Maeder aide, conseille ou forme toute personne ou organisation en matière d’éthique, de déontologie, de gouvernance, de politique égalité, diversité et inclusion, de stratégie de développement durable ou d’entrepreneuriat sociétal. Membre de plusieurs comités, projets ou jurys éthique : Prix Suisse de l’éthique, Career Women HES-SO, Cellule d’expert en intégrité académique HES-SO.
Dans la mesure où l’économie c’est créer de la valeur dont une société à besoin – à travers des biens et des services, l’économie a toujours été de l’éthique appliquée. En effet, produire des biens ou offrir des services implique de travailler avec des personnes, de collaborer avec des collègues, de s’adresser à des fournisseurs, et de satisfaire des clients. L’activité économique entraîne donc une multitude de relations humaines dans lesquelles les valeurs de confiance, de respect, de sécurité et d’équité sont toujours en jeu. Ethique et économie sont donc étroitement liés : l’économie est une activité humaine se demandant comment produire de la richesse, comment répondre à des besoins. Et l’éthique se demande qu’est-ce que cette richesse et comment la produire équitablement.
Raisonnablement. Dans les limites planétaires. Et aux bénéfices de celles et ceux impliqué.e.s dans cette activité ou affecté.e.s par celle-ci. L’éthique est donc porteuse de sens pour l’entreprise et toutes les personnes en lien avec elle : elle enrichit la mission, inspire des projets, oriente des pratiques en plaçant toujours l’humain et une planète habitable et riche en diversité au centre de ses préoccupations.
Comme dans toute prestation de service l’enjeu principal consiste à créer une relation de confiance. Mais la confiance ne se décrète pas, elle se construit, se co-construit dans le temps. Cela nécessite d’une part d’exercer son métier avec compétence – dans mon cas aider concrètement les entreprises ou les étudiants à comprendre et relever les enjeux éthiques auxquels fait face toute organisation dans son écosystème, et, d’autre part, de pratiquer son métier en observant un cadre strict de valeurs et de principes qui comprend l’honnêteté, le respect de l’autre, l’équité, et l’écoute.
Chantal Peyer
Co-directrice et co-fondatrice du Hub des possibles, centre de reliance et d’action pour servir le changement de cap vers des futurs souhaitables
Chantal Peyer est historienne et politologue. Titulaire d’un Master à l’Université de Lausanne, basé sur une année de recherches de terrain en Inde, elle s’est spécialisée en «International Human Rights Law» à l’Université d’été d’Oxford. Elle est actuellement cheffe d’équipe « Droit humains et entreprises » à Pain pour le prochain. Auparavant, elle a dirigé la campagne «High Tech – No Rights ? Pour des ordinateurs produits dans la dignité » qui vise à l’amélioration des conditions de travail dans la chaîne de production des ordinateurs. Elle a également effectué des recherches sur les abus en matière de droits humains et d’environnement dans le secteur minier. Chantal Peyer est membre du comité de la coalition pour des entreprises multinationales responsables », ainsi que du hub romand de la transition.
L’éthique économique vise à interroger les fondements de notre modèle économique : quel modèle de croissance voulons-nous ? Est-ce que la richesse est constituée uniquement de l’augmentation régulière du PIB ou est-ce que la richesse est constituée d’une diversité de facteurs – le bien-être au travail, la richesse des liens sociaux, la préservation des ressources naturelles, le bonheur – qu’il s’agit de prendre en compte et d’équilibrer ? A mes yeux une économique éthique doit aujourd’hui poser au centre de son fonctionnement le respect des limites naturelles de la planète et des droits humains. Elle doit également reconnaître la valeur de la coopération plutôt que de la seule compétition. Enfin, l’économie éthique n’est pas une notion abstraite, mais une réflexion permanente pour parvenir à une cohérence entre les paroles et les actes.
A Pain pour le prochain l’économie éthique est au cœur de nos réflexions. Nous menons des campagnes d’informations et de sensibilisation autour de thèmes comme les conditions de productions de nos ordinateurs et smartphones ou encore la déforestation dans les pays pauvres pour produire l’huile de palme. L’objectif de nos campagnes est double : nous cherchons à créer des prises de conscience, et donc des changements de comportement, des citoyen-ne-s suisses. Nous cherchons également à influencer le monde politique pour l’adoption de conditions-cadres qui soutiennent le développement d’une économie éthique. Nous avons par exemple participé à l’élaboration du plan d’action suisse en matière d’entreprises et de droits humains et nous avons co-inité l’initiative pour des multinationales responsables.
Simon Perrin
Responsable de la durabilité, Vaudoise Assurances
Chargé de cours à la HEIG-VD de 2019 à 2022, Simon Perrin fut également responsable de l’option secondaire en lien avec l’organisation du Prix suisse de l’éthique jusqu'en 2022. Actuellement, Simon travaille au sein d'une Banque privée en tant que Spécialiste Investissement Socialement Responsable (ISR). Collaborateur scientifique à la HEIG-VD entre 2004 et 2007, Simon est depuis actif dans les domaines de l’investissement responsable et de l’analyse de durabilité. Il a collaboré auprès de plusieurs entreprises suisses, actives dans l’investissement responsable, à Genève, Bâle et Zürich.
L’intégration des enjeux éthiques par l’ensemble de l’économie privée est essentielle à mes yeux. Une entreprise, quelle que soit sa taille ou son activité, doit systématiquement réfléchir à la manière dont elle peut contribuer positivement, à travers ses activités, à la protection de l’environnement et au développement de la société. Les entreprises qui font l’impasse sur cette réflexion et refusent d’agir de manière responsable font face à des risques critiques qui peuvent mettre en péril leurs activités commerciales. Au vu des crises actuelles, les entreprises qui intègrent ces considérations éthiques dans leur stratégie et leur modèle d’affaires gagnent un avantage stratégique sur leurs concurrentes tout renforçant leur réputation auprès du public, des clients et de leurs employés.
A différents niveaux et dans des rôles bien distincts, mes fonctions auprès de la HEIG-VD et auprès d'une banque privée m’amènent à promouvoir et à analyser les bonnes pratiques des entreprises dans les domaines en lien avec le développement durable. Au sein de la banque, mon travail consiste à offrir aux clients privés la possibilité d’investir de manière responsable selon leurs valeurs. A la HEIG-VD, ma fonction me permet d’encadrer, sur le plan pédagogique, les étudiants qui participent à l’organisation du Prix Suisse de l’éthique. Je les aide notamment à identifier des projets intéressants en matière d’éthique d’entreprise et de développement durable. A travers ces deux activités, j’ai la chance de cultiver mon intérêt pour les thèmes du développement durable et de l’éthique économique.
Les valeurs d’Impact Hub Genève et Lausanne sont: le courage, la collaboration et la confiance. Notre éthique de travail se base sur ces valeurs, et pour chacune d’entre elles nous avons défini des compétences telles que la fiabilité, l’esprit d’entreprendre, le travail d’équipe, la communication et l’énergie positive. Néanmoins, tout commence par le respect de chaque personne et surtout le déploiement de son plein potentiel, quel qu’il soit. La diversité et l’inclusion est fondamentale pour l’éthique au travail, car si chaque individu avait la possibilité de se développer selon ses propres qualités, ses forces, ses dons, je suis convaincue que le potentiel humain surpasserait largement les défis monumentaux auxquels nous sommes confrontés. Dans notre entreprise, nous encourageons toujours les employés à s’exprimer dans leur individualité; nous les soutenons dans leur plan de développement professionnel et personnel; et nous leur accordons une grande liberté dans leur travail, même si cela diverge parfois de la planification initiale des projets à mener. Ce qui nous importe est de créer un environnement stimulant et bienveillant au sein duquel à la fois les membres de l’équipe et aussi les membres de la communauté puissent s’épanouir. A partir du moment où chaque personne prend conscience de la valeur qu’elle peut apporter, et des défis environnementaux et sociaux auxquels il faut répondre, il ne reste plus qu’une partie de l’équation à déceler: comment contribuer à résoudre le problème ? L’éthique permet de passer de la parole aux actes, l’inspiration première de nos actions et programmes.