Climobil1
Description
Les cantons de Vaud et Genève ont fixé dans leur Plan Climat l'objectif de réduire de 40% à 60% les gaz à effet de serre (GES) entre 2015 et 2030 et de neutralité carbone à 2050. Ces valeurs cibles, conformes aux accords de Paris et à la stratégie climatique fédérale, doivent être déclinés en mesures opérationnelles échelonnées dans le temps. Avec 25% des émissions mondiales de GES et plus de 30% en Suisse, le secteur des transports constitue le deuxième contributeur et sa part est en augmentation (DETEC, 2021). Les politiques de report modal de la voiture individuelle vers les transports publics ont donné des résultats globalement décevants : à titre d'exemple, les perspectives d'évolution du transport 2050 de la Suisse (ARE, 2022) prévoient que le trafic automobile ne diminuera pas en Suisse au cours des 30 prochaines années. Ce domaine constitue ainsi un levier essentiel de toute politique climatique.
Les récentes études prospectives menées constatent un fossé considérable entre les pratiques de mobilité actuelles et celles qui permettraient d'atteindre les objectifs (Baranzini et al, 2021 ; DETEC ; ASTRA, 2021). La dynamique du progrès technique ne permet pas à ce jour d'y répondre. Seuls des scénarios de rupture, combinaisons de mesures déterminées et contraignantes, permettront de s'approcher du but. Elles concernent le développement des offres et services de mobilité énergétiquement efficaces, la tarification de la mobilité pour influencer les comportements de mobilité, les règlementations, l'optimisation de l'exploitation des infrastructures de mobilité, et les actions complémentaires pour agir sur le changement de comportement des individus. Pour autant, ces combinaisons de mesures doivent être acceptées socialement et économiquement par le plus grand nombre pour qu'elles puissent voir le jour. Il n'y a pas de solution simple à la décarbonation de la mobilité : les questions de leur acceptabilité sociale et économique, et du rythme du changement nécessaire, sont centrales : Quelles combinaisons de mesures ont le plus de chance de voir le jour dans les temps requis, d'être viables économiquement (financier et extra-financier), d'être acceptées par la population et de générer les changements de comportements nécessaires pour atteindre les objectifs des plans climat ? Sur lesquelles les pouvoirs publics devront-ils se focaliser ?
Prises une à une, ces mesures ne sont pas à même d'atteindre l'objectif de neutralité climatique. Elles doivent être réunies dans une stratégie cohérente fondée sur des combinaisons de mesures à la fois efficaces et acceptables par les usagers. Efficacité et acceptabilité sont conjointement décisives pour le succès d'une stratégie de neutralité carbone.
La finalité du projet est d'aider les pouvoirs publics à identifier, d'évaluer et d'organiser en calendriers d'actions des combinaisons de mesures à prendre pour mettre en oeuvre les objectifs de plans climat dans le domaine de la mobilité des personnes. Les cantons GE et VD serviront de cas d'étude. Il s'agit notamment de considérer simultanément les champs suivants : développement des offres et services de mobilité énergétiquement efficaces (transports publics, marche à pied, vélo,...), tarification de la mobilité pour influencer les comportements de mobilité (choix horaires & écrêtage des pointes, génération de déplacements, partage modal, choix d'itinéraires, etc.), règlementations (circulation, urbanisme, fiscalité...), optimisation de l'exploitation des infrastructures de mobilité, actions complémentaires pour agir sur le changement de comportement des individus en particulier en matière d'aménagement du territoire.
L'évaluation portera à la fois sur la contribution potentielle des mesures à la réduction des émissions de GES et sur l'acceptabilité sociale et économique de la mise en oeuvre de combinaisons de mesures coordonnées dans le temps pour atteindre les objectifs. La recherche se focalisera sur la mobilité quotidienne, ainsi que sur la mobilité de loisirs et touristique à l'échelle régionale.