Nouvelle mission pour la HEIG-VD dans le développement de ClearSpace-1
En décembre 2020, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) signait un contrat de 86 millions d'euros avec une équipe industrielle dirigée par la start-up suisse ClearSpace SA, pour mener la première mission d’élimination des débris en orbite. Dans cette équipe figure la HEIG-VD, chargée de développer l’intégralité du radar longue distance sur le satellite ClearSpace-1. En 2021, un nouveau projet d’envergure lui est confié.
Rappelons que la présence croissante de débris dans l’espace représente une menace grandissante pour l’avenir et la sécurité de l’activité spatiale. Aujourd’hui, des milliers de débris font l’objet d’une surveillance accrue.
Dans ce cadre, le satellite ClearSpace-1, faisant partie du programme de l’ESA dénommé ADRIOS, détecte les débris spatiaux en orbite, grâce à ses antennes radar longue distance, pour ensuite procéder à l’enlèvement de ceux-ci à l’aide de ses quatre bras articulés.
La contribution de la HEIG-VD
Dans le projet de développement du radar qui leur a été confié, les ingénieur·e·s de la HEIG-VD ont constaté que les performances du système de guidage sur 1km ne pouvaient être garanties avec les antennes conventionnelles du marché.
En d’autres termes, les antennes nécessaires au bon fonctionnement du radar dans l’espace n’existent pas… ou pas encore.
La HEIG-VD et ClearSpace SA ont donc lancé un nouveau projet Innosuisse intitulé ARCOROSSO. Celui-ci permettra d’explorer de nouvelles pistes de développement concernant :
- la conception d'antennes avec un minimum de transmission sur le diagramme de rayonnement dans la direction de l'autre antenne,
- les structures de métamatériaux tels que la bande interdite électromagnétique (EBG), qui sont des structures planaires/2D atténuant la propagation des ondes de surface, voire les absorbent,
- les revêtements dissipatifs absorbant les radio fréquences (RF) (par exemple, revêtements semi-conducteurs),
- et l’annulation électronique active des interférences de chemin direct, en retardant une version du signal émetteur (TX), pour l'atténuer et le mélanger avec le chemin récepteur (RX).
La première sortie opérationnelle est prévue en 2025 depuis la base de lancement de Kourou en Guyane française, avec l’enlèvement d’une structure porteuse d’une fusée Vega, placée en orbite en 2013 et dont les éléments, baptisés Vespa (Vega Secondary Payload Adapter), de la taille d’un satellite de 112 kg, ont été abandonnés. Avec ses bras articulés, le robot enlèvera Vespa et le rapprochera de l’atmosphère terrestre où il se désintègrera en brûlant.
Contact :
Pascal Coeudevez
Responsable du groupe de recherche des Systèmes de communication avancés - Institut IICT.
pascal.coeudevez@heig-vd.ch ; +41 24 557 27 61
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