Haute Ecole
d'Ingénierie et de Gestion
du Canton de Vaud

Une solution technologique fiable et rapide pour détecter la malaria

sept. 27, 2018, 21:31 by Nicolas Rubin
La malaria, également appelée paludisme, est l’une des plus fréquentes et dangereuses maladies parasitaires tropicales. En 2016, plus de 216 millions de cas ont été diagnostiqués et 445'000 personnes en sont décédées dans le monde. Il existe actuellement des tests de diagnostic rapide qui ne permettent cependant pas de contrôler la progression de l’infection. D’un point de vue technologique, la HEIG-VD a développé une solution.

L’agent pathogène de la maladie se transmet par la piqûre du moustique anopheles infecté. Il existe quatre agents pathogènes du paludisme, provoquant quatre formes différentes de maladie, le paludisme à plasmodium falciparum étant la forme la plus dangereuse. 

Cette maladie fait des ravages en particulier en Afrique subsaharienne, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud.

Par le passé, le diagnostic standard du paludisme reposait sur l'examen du sang par microscopie, mais cette technique exige un technicien et un laboratoire qui ne sont pas toujours disponibles dans de nombreuses régions. Les progrès technologiques ont permis le développement de tests de diagnostic rapide (TDR). Ceux-ci permettent de détecter la présence d'antigènes spécifiques au parasite dans le sang, sont faciles à utiliser et le résultat peut être connu en 15 minutes.

Cependant, ces tests présentent encore des lacunes. Ils ne permettent tout d’abord pas une analyse du taux d’infection de la maladie et, en cas de guérison, ils détectent la présence d'antigènes qui subsistent dans le corps. Ceci peut amener à un second traitement antipaludique, alors même que le porteur n'est pas malade et le virus devient dès lors de plus en plus résistant.

En contact permanent avec des médecins sur le terrain, lors de l’une de ses missions en Ethiopie, le Professeur Alberto Dassatti, aujourd’hui directeur de l’Institut Reconfigurable and Embedded Digital Systems (REDS), a développé un dispositif de détection des cellules infectées par la malaria, par analyse d’images.

Avec une équipe d’ingénieur-e-s, et en collaboration avec le CHUV, il a conçu un boîtier low-cost, robuste et autonome, permettant de calculer le taux d’infection des globules rouges, grâce à des algorithmes. Positionné sur le microscope, le boîtier indique une réponse en seulement quelques minutes à partir d’une acquisition d’images numériques. Aujourd’hui, le prototype est terminé mais n’est pas encore totalement opérationnel. En effet, le système a été testé sur des échantillons d’excellente qualité et dans des conditions optimales (laboratoires du CHUV). Or, les conditions sur le terrain ne sont pas les mêmes.

La phase suivante du projet consiste à créer une base de données d’images de sang relativement conséquente pour que le système améliore le dispositif de détection. Une autre variante est également en cours de développement, explorant des techniques alternatives. 

Contact : Prof. Alberto Dassatti 
Plus d'informations sur le projet : http://reds.heig-vd.ch/rad/projets/h3poc 

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