Santé et société

Option Management et système de santé

Après le succès du lancement en 2020 de l’option principale « Management dans le secteur de la santé », la filière économie d’entreprise offre aux étudiant·e·s la possibilité d’aller plus loin  dans ce domaine. En effet, en 2021 la filière a ouvert l’Option « Management et système de santé ». Cette dernière vient donc agrandir l’offre du Bachelor HES en Économie d’entreprise, qui disposait déjà de trois options (Finance & gouvernance d’entreprise, Ressources humaines et Défis du management à l’ère de la digitalisation).

Cette nouvelle option offre aux étudiant·e·s de Bachelor en Économie d’entreprise l’opportunité de renforcer leur profil dans ce domaine. L’expertise de la HEIG-VD dans ce secteur, développée depuis plusieurs années en Ra&D par les membres de l’Institut Interdisciplinaire de Développement de l’Entreprise (IIDE) pourra ainsi bénéficier à la formation de base.

45 crédits pour se spécialiser en management de la santé

L’Option « Management et système de santé » se compose d’un regroupement de 45 crédits ECTS à choix (option principale, options secondaires et travail de Bachelor), effectués par les étudiant·e·s de dernière année dans la thématique du management et de l’innovation, en particulier dans le domaine de la santé.

L’objectif de cette option est de développer une palette de compétences propres au management en les mettant en pratique sur le terrain complexe et interdisciplinaire de la santé. Elle s’adresse aussi bien aux étudiant·e·s désirant s’orienter dans le domaine de la santé, qu’aux personnes s’intéressant plus largement aux questions d’innovation et au travail interdisciplinaire.

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Mieux évaluer l’impact des médicaments, dispositifs médicaux et pratiques professionnelles sur l’organisation des soins

La HEIG-VD a contribué à l’élaboration d’un guide méthodologique permettant de cartographier et d’identifier les effets des technologies médicales innovantes sur l’organisation du système de santé.

Identifier et objectiver les impacts organisationnels

Les médicaments, dispositifs médicaux et autres pratiques professionnelles, outre leurs bénéfices thérapeutiques et diagnostiques, influencent l’organisation des soins, le travail des professionnel·le·s de la santé et le parcours des patient·e·s.

Actuellement, les autorités de santé françaises tiennent peu compte du facteur organisationnel pour décider du remboursement de ces technologies (sauf exception, telle que les tests rapides COVID).

Pour combler cette lacune, la HEIG-VD a contribué au développement d’un outil permettant de cartographier et d’identifier les effets des technologies médicales sur le système de santé. Rendue publique fin 2020, cette cartographie des impacts organisationnels est le fruit d’une collaboration de près de trois ans entre l'Institut Interdisciplinaire de Développement de l'Entreprise (IIDE) de la HEIG-VD, l’Institut de formation et de recherche sur les organisations sanitaires et sociales (IFROSS) de l’Université de Lyon 3 et la Haute Autorité de Santé française (HAS), équivalent français de l’Office fédéral de la santé publique.

« Cette cartographie répond à une vraie demande des industriels, souligne Caryn Mathy, professeure à la HEIG-VD en charge du projet. Les impacts organisationnels des nouveaux médicaments et autres technologies de santé pour les hôpitaux, les médecins généralistes, les patient·e·s ou les proches aidant·e·s peuvent révolutionner l’organisation des soins et cela pourra peser positivement dans la décision de remboursement des autorités de santé. »

Complémentaire aux études cliniques et économique

L’utilisation de ce nouvel outil d’évaluation, non obligatoire, pourrait s’avérer déterminante lorsque les impacts organisationnels sont probants, surtout s’ils contrebalancent une faible amélioration clinique ou s’ils ont des impacts économiques importants.

Un nouvel implant contre les douleurs dorsales

Dans le cadre de ce projet Innosuisse, la start-up InnoSpina s’est associée à la Haute École-ARC et la HEIG-VD pour développer et tester une nouvelle génération d’implant intervertébral. Grâce à sa flexibilité et à son capteur intégré, le Smart-Dynamic Spine Implant traite les maux de dos et facilite le suivi postopératoire. Cette nouvelle référence pour le traitement chirurgical permet en outre de réduire considérablement les coûts.

Un défi interdisciplinaire

Développer un implant multifonctionnel exige de réunir des compétences médicales, métrologiques, électroniques, mécaniques et de fabrication. Pour relever ce défi interdisciplinaire, le Dr Jacques Samani, Nicole Beuchat et Gwenael Hannema, co-fondateurs de la start-up InnoSpina, s’associent aux équipes du Prof. Alexis Boegli de HE-ARC et du Prof. Alain Schorderet de la HEIG-VD.

Un implant intelligent

De ce projet financé par Innosuisse naît une solution de mesure originale : ce nouvel implant intervertébral est muni d’un capteur flexible, permettant d’effectuer une surveillance lors de l’opération chirurgicale d’implantation ainsi que lors du suivi postopératoire.

Les ingénieur·e·s de la HEIG-VD recourent à l’optimisation topologique et paramétrique pour améliorer la forme et les dimensions de l’implant. Grâce à ces techniques, il est possible de prendre en compte les contraintes de la mesure, de l’électronique, des procédés de fabrication additive métallique et de la résistance en fatigue.

Repenser la fabrication des thérapies cellulaires et géniques

La HEIG-VD s’associe à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et à l’Université de Genève (UNIGE) pour relever le défi de l'automatisation de la production de traitements contre le cancer.

Les récentes avancées en matière de thérapie cellulaire et génique (CGT) représentent une révolution pour la médecine personnalisée. Ces « médicaments vivants » s'appuient sur les dernières connaissances en matière d'ingénierie cellulaire et d'immunologie. Constitués de cellules modifiées, ils donnent au système immunitaire des patient·e·s un coup de pouce significatif dans la lutte contre leur tumeur. Des résultats spectaculaires ont été obtenus chez de jeunes enfants souffrant de leucémie aiguë lymphoblastique, mais aussi chez des adultes atteint·e·s d'autres formes de cancer du sang. Dans la plupart des cas, les patient·e·s peuvent être guéri·e·s en une seule injection.

Compte tenu des progrès rapides, il est probable que dans dix ans la CGT guérisse chaque année plus de 2 millions de personnes atteintes de tous types de cancer. Cependant, ceux-ci sont si compliqués à produire qu’actuellement, seul·e·s quelques milliers de patient·e·s peuvent y accéder chaque année, pour un coût qui oscille entre CHF 250'000 et 500’000 par dose. Sans une amélioration importante des méthodes de fabrication, seule une minorité bénéficiera de ces traitements novateurs.

Un projet Innosuisse pour développer une solution

Le consortium de recherche a reçu un financement de près de CHF 700'000.- d’Innosuisse pour démontrer l’efficacité d’une plateforme technologique conçue pour standardiser et automatiser la fabrication des CGT. En réalisant toutes les étapes de ce processus complexe au sein d’un seul appareil, cette solution est une alternative attrayante aux installations utilisées actuellement, coûteuses à construire et à entretenir.

De plus, l’automatisation du processus élimine les erreurs dues aux interventions humaines. Ces caractéristiques pourraient un jour permettre de déplacer la production directement à l’hôpital, et de gagner ainsi du temps en simplifiant la logistique, avec pour effet une réduction des coûts et une plus grande accessibilité à ces traitements personnalisés.

Une telle plateforme répondra aux besoins des organisations impliquées dans les différentes étapes de développement de nouveaux produits CGT, de la recherche préclinique à la commercialisation.

« Il existe un besoin clair et urgent, et ce projet nous donne les moyens nécessaires à la validation de notre prototype. »

Dr Yann Pierson, inventeur de la technologie et co-initiateur du projet avec le Dr Luc Henry, tous deux chercheurs dans le Laboratoire de bio-ingénierie des cellules souches à l’EPFL.

Pour relever le défi : une équipe hautement interdisciplinaire

Les ingénieur·e·s en automatisation industrielle de la HEIG-VD, sous l’égide du Prof. Didier Maillefer, sont en charge de développer et de tester des fonctionnalités indispensables à la mise en oeuvre des principales caractéristiques de la plateforme. Le prototype sera ensuite testé pour la production de thérapies cellulaires dans le laboratoire du Prof. Denis Migliorini, de la Faculté de médecine de l'UNIGE. Le médecin-chercheur est un spécialiste des thérapies cellulaires appliquées au cancer du cerveau, dont le laboratoire est situé au Centre de recherche translationnelle sur le cancer AGORA, à Lausanne.

« Nous étions déterminés à faire appel aux meilleur·e·s chercheuses et chercheurs pour maximiser nos chances de réussite. La communauté AGORA est l'environnement idéal pour un tel projet : un mélange d'institutions de classe mondiale accueillant des expertes et experts dans tous les domaines nécessaires à la réalisation de cet exploit technologique. »

Un accueil en EMS centré sur la personne

Les équipes de l’Institut Interdisciplinaire du Développement de l’Entreprise (IIDE), aux côtés de la Fondation Saphir, s’investissent dans le développement d’une nouvelle manière d’accueillir les personnes âgées en établissement médico-social (EMS).

Depuis mars 2021, l’EMS pilote Montchoisi à Orbe propose un accueil « comme à la maison » à ses 84 résident·e·s : les activités sont déterminées par les personnes âgées ; celles-ci sont consulté·e·s sur tout (individuellement et collectivement) et leurs relations avec leur famille sont valorisées au même titre que les prestations médicales ou d’hygiène.

Quant aux équipes, polyvalentes et en tenue de ville, elles adaptent leur travail au fil de la journée. Elles sont interdisciplinaires, autonomes et autogouvernées.

Inspiré d’un mouvement qui se développe depuis plus de vingt ans aux États-Unis, ce modèle a été popularisé dans le monde francophone par l’association Carpe Diem, spécialisée dans l’accueil de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Évaluation scientifique

Si cette évolution des pratiques en EMS semble tout à fait réjouissante, un tel bouleversement de pratiques (parfois ancrées depuis de nombreuses années) peut s’avérer un exercice complexe pour le personnel.

Une évaluation scientifique est donc en cours, ayant pour objectif d’analyser la mise en œuvre de ce nouveau modèle ainsi que son impact sur la qualité de vie des résident·e·s et la satisfaction du personnel.

La recherche, réalisée par la HEIG-VD et la Fondation Saphir, est soutenue financièrement par la Fondation Leenaards et la Fondation Roger De Spoelberch. Elle est suivie par un comité scientifique formé d’expert·e·s du vieillissement et de la gestion des établissements de santé.

CycleCare, une idée lumineuse pour améliorer la sécurité des cyclistes

Quatre étudiant·e·s de la HEIG-VD envisagent de fonder une start-up pour développer CycleCare, un projet d’éclairage performant pour vélos. Son fort potentiel entrepreneurial est salué par Innosuisse, qui lui accorde un soutien financier de CHF 1000.–.

CycleCare est une solution d’éclairage simple, novatrice et peu coûteuse pour les cyclistes: leur sécurité est renforcée grâce à l’intégration sur le guidon de lumières dotées de batteries puissantes, d’un système d’éclairage avant et arrière et de lasers de marquage au sol. Alors que le domaine de la mobilité douce est en plein essor, cette solution offre une visibilité optimale pour les trajets de nuit.

Arthur Claessens, inscrit au cours Business Concept de la HEIG-VD, a convaincu trois camarades, Abdelkhalek Benhsina, Lorenz Poffet et Sophie Völlmin, de rejoindre son projet entrepreneurial. L’équipe ainsi formée rassemble des compétences variées et interdisciplinaires, allant du développement de produit à sa promotion sur le marché.

« Grâce au cours Business Concept, j’ai acquis une vision à 360 degrés de la start-up. Des compétences essentielles que j’ai directement pu appliquer à mon projet de lumières pour vélos. Je le recommande à toutes celles et tous ceux qui s’intéressent à l’innovation et l’entrepreneuriat ! » Arthur Claessens, fondateur du projet CycleCare

PACMan - Dispositif portable pour l’analyse de la fertilité

Des études récentes le confirment, l'infertilité masculine est une réalité de plus en plus préoccupante. Les spermogrammes sont actuellement effectués dans des laboratoires spécialisés dotés d'équipements de pointe, encombrants et onéreux. Réalisés par du personnel qualifié, ils sont de plus chronophages et coûteux. Un projet mené par la HEIG-VD développe une alternative portable, peu coûteuse et simple d’utilisation.

L'objectif de ce projet est de concevoir un appareil portable à bas coût, utilisable en dehors des conditions de laboratoire, capable d'effectuer les mesures essentielles du sperme humain, mais aussi animal. La technologie développée permet une analyse standardisée, fiable, rapide et répondant aux normes en vigueur. Grâce à elle, un spermogramme peut être directement réalisé dans un cabinet médical lors de consultations de routine.

Pour garantir son coût minimum et son accessibilité, l'appareil comprend uniquement les parties optiques, mécaniques et électroniques nécessaires à l’acquisition des images microscopiques. Il est accompagné d'une application mobile sur laquelle le prétraitement et l'analyse des images sont effectués. Celle-ci permet également de contrôler l'appareil et guide l’utilisateur ou l'utilisatrice lors du processus d'acquisition des images.

L’appareil pourra également être utilisé dans le cadre du contrôle de la qualité des semences fournies pour l’insémination artificielle des animaux d'élevage et pour réaliser des études de terrain sur des animaux sauvages, tels que les poissons de rivière.

MyRehab@Home

Au sein de la Plateforme Ingénierie Santé, la HEIG-VD développe une application mobile facilitant la rééducation à domicile à la suite de la pose d’une prothèse de genou.

Chaque année dans le monde, on dénombre la pose d’un million de prothèses de genou. En Suisse, ce nombre s’élève à 17’000. Avec le raccourcissement du temps d’hospitalisation après une chirurgie, le besoin des patient·e·s en soutien, guidance et motivation dans leur rééducation à domicile devient largement plus important.

Pour les accompagner, une application sur Android a été développée. Elle offre un biofeedback en temps réel, grâce à des capteurs inertiels (Physilog 6S) placés autour du genou. Sur la base de ces informations, elle propose aussi plusieurs exercices sous la forme de serious game à la personne en cours de rééducation, tels que des flexions et des extensions de la jambe. Le niveau de difficulté peut être ajusté en fonction de l’amplitude maximale et les résultats sont présentés sous forme de graphique.

Ce programme interactif, progressif et personnalisable offre une plus grande autonomie aux patient·e·s, ce qui améliore leur adhésion à leur rééducation. Le suivi des résultats dans le processus de rééducation se trouve par ailleurs facilité.

Un jeu virtuel pour s’éveiller aux technologies

La HEIG-VD a développé une application de découverte de la robotique et de la programmation destinée aux plus jeunes. Une manière différente et ludique d’apprendre, grâce aux technologies numériques.

En mars 2019, l’Institut d'ingénierie des médias (MEI) de la HEIG-VD et l’Espace des inventions lançaient une série d’ateliers d’éveil à la technologie conçue à l’aide du robot modulaire Thymio, développé initialement par l’EPFL et l’ECAL. La « Mission Thymio » invitait les enfants âgés de 9 à 13 ans du Canton de Vaud à appréhender de façon ludique la robotique et la programmation.

Placé en condition d’aventuriers, le jeune public devait relever des défis par équipes pour trouver le code secret d’une valise qui renfermait un mystérieux trésor. Le concept a connu un très grand succès à son lancement, mais ce format en présentiel a été brusquement interrompu avec la fermeture des écoles en mars 2020 en raison du Covid-19.

Le MEI et l’Espace des inventions ont alors réfléchi à la « dématérialisation » de ce type d’activité à l’aide d’un jeu éducatif mêlant lecture interactive et exploration libre. Des modes de jeu variés y permettent à l’enfant d’acquérir la matière selon diverses approches pédagogiques. En outre, le scénario se déroule dans une version virtuelle de l’Espace des inventions, faisant de ce jeu le volet extra-muros et numérique d’une future exposition sur la robotique, qui sera présentée, dès 2023, en Suisse et à l’étranger.

L’application développée à la HEIG-VD a été mise en ligne début 2022. Après une phase de tests, une version simplifiée accompagnée de supports pédagogiques pour une utilisation en classe a également été lancée pour de plus jeunes enfants. Une version alémanique est également en préparation pour élargir sa diffusion en Suisse.

Texte adapté de l’article de Claire-Lise Rimaz, paru dans le magazine Leader 4/2021.

Repenser l’attractivité d’un logement pour limiter la consommation d’espace habitable

Dans le cadre du projet Innosuisse Smart Comfort, des chercheuses et chercheurs de la HEIG-VD et de la Haute école spécialisée de Lucerne (HSLU) développent un outil pour améliorer la qualité de futurs appartements destinés à la location, tout en optimisant leur taille.

Vers une saturation du marché du logement

Au cours des dernières décennies, la consommation d’espace de vie a augmenté de manière disproportionnée par rapport à la croissance de la population en Suisse. Ce phénomène, qui va à contre-courant des efforts actuels de densification urbaine, s’explique notamment par une tendance à augmenter la taille des nouvelles constructions d’appartements destinés à la location.

Or, construire de grands appartements (plus chers pour leurs futur·e·s locataires) risque de poser des difficultés de rentabilité et de durabilité. Le marché s’approche en effet de la saturation, avec la formation d’une offre excédentaire, en particulier hors des centres urbains. En outre, le sol est de plus en plus aménagé.

Plus qualitatif, moins cher

Face à cette problématique, une solution pour favoriser la rentabilité et la durabilité d’une nouvelle construction est de renforcer la qualité des appartements en repensant le plan des étages, plutôt qu’en misant sur l'emplacement ou le prix locatif.

De tels appartements, attrayants et à prix raisonnables, présentent des avantages sur le marché pour certaines catégories de locataires, en fonction des critères qui entrent en jeu dans leur choix de logement.

Un outil novateur de planification et d’évaluation

Le projet Innosuisse Smart Comfort répond à cette problématique. Mené par la HEIG-VD et la HSLU, en partenariat avec la SUVA et plusieurs autres acteurs commerciaux (Marrazzi Losinger AG, Deon Architekten AG), il vise à développer un outil de planification et d’évaluation pour optimiser l’espace d’un logement en fonction des préférences des locataires.

Ce nouveau type de logement, allant du trois au cinq pièces, est plus petit et utilise moins de sol, mais garantit au moins autant d'attractivité et de qualité de vie que des appartements plus grands. Il s’agit d’un outil novateur qui favorise l'adéquation des futures constructions de logements avec les objectifs de durabilité écologique et d’optimisation des ressources.

NeoCare, l’implant cardiaque pour nouveau-né·e·s

La HEIG-VD est en charge du développement et de la fabrication d’une première série de prototypes fonctionnels d’un implant cardiaque pour nouveau-né·e·s. Cet implant, contrôlable à distance, contribue à raccourcir le séjour hospitalier et à éviter une seconde opération.

Contrôlable à distance

NeoCare est un implant cardiaque pour nouveau-né·e·s pouvant être contrôlé à distance au moyen d’une unité de commande externe. La pression artérielle peut dès lors être régulée après son implantation, sans devoir accéder physiquement au dispositif.

Les séjours en soins intensifs sont ainsi raccourcis et le besoin de réopérer évité. De plus, l'ajustement sans fil innovant du système permet aux chirurgien·ne·s et aux cardiologues de développer de nouvelles possibilités de traitement adaptées aux besoins de leurs tout jeunes patient·e·s.

Fabrication de prototypes fonctionnels

La HEIG-VD s’est chargée du développement des divers éléments électroniques qui composent le système médical implantable NeoCare. Une fois la nouvelle ergonomie validée par les partenaires médicaux, la phase de fabrication a débuté.

Les premiers lots de prototypes d’implants fonctionnels permettent désormais de réaliser des tests de vieillissement et de robustesse et de caractériser l’ensemble des modules actifs qui composent le dispositif.

Un serious game pour se former à la médecine d'urgence

La HEIG-VD et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) s’associent dans le cadre d’un projet Innosuisse pour développer une solution d’entraînement des professionnel·le·s de la santé à la gestion médicale des événements majeurs.

Les événements majeurs, tels que d’importants accidents de la route, des incendies ou des attaques terroristes sont des situations complexes où les professionnel·le·s de la santé doivent simultanément trier les victimes selon les priorités médicales, coordonner les soins aux blessé·e·s et gérer leur évacuation vers les hôpitaux, tout en garantissant la cohérence des mouvements des ambulances et hélicoptères.

Pour développer leur capacité à agir dans ces situations délicates, les entraînements sont nécessaires. Pour ceci, des simulations d’accident sont organisées sur plateau ou lors d’exercices de terrain impliquant plusieurs dizaines ou centaines de participant·e·s.

Entraînement dans un environnement virtuel

Pour compléter ces simulations, la HEIG-VD et les HUG mettent en commun leurs expertises médicales, pédagogiques et informatiques pour développer un serious game qui reproduit virtuellement différents scénarios d'accidents. Les professionnel·le·s de la santé y endossent des rôles tels que médecin-chef·fe des secours, d’ambulancier·ère ou de responsable du poste médical avancé. Le système permet l'analyse du fonctionnement des secouristes dans la gestion de l'événement et de mieux comprendre l’organisation des secours.

En améliorant la préparation à la gestion des événements majeurs, ce serious game contribue à augmenter les chances de survie des victimes tout en réduisant les coûts de formation.

L’intelligence artificielle au service du 144

Dans le cadre d’un projet européen Interreg, mené en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), l’Université de Franche-Comté (UBFC), le Centre hospitalier régional universitaire (CHU) de Besançon et plusieurs entreprises, la HEIG-VD a mis sur pied de nouveaux logiciels d’intelligence artificielle pour l’aide à la décision médicale.

Les centres de régulation des hôpitaux jouent un rôle majeur dans l’organisation et la gestion des ressources sanitaires (ambulances, hélicoptères). Ils doivent prendre en compte de nombreux paramètres, tels que la charge des services d’urgence, la disponibilité des lits d’hospitalisation ou encore la localisation des patient·e·s.

Pour optimiser ces différentes variables et permettre aux hôpitaux d’assurer un service de qualité, la HEIG-VD propose un nouveau logiciel d’aide à la décision pour les centres de régulation. Celui-ci intègre des données complémentaires aux moyens déjà utilisés par les hôpitaux : la localisation, l’agenda des événements, l’historique des interventions, le trafic routier et les conditions météorologiques.

Mieux détecter les micro- et nanoplastiques

Les particules de plastique sont omniprésentes dans l’environnement : on en trouve dans l’eau, dans l’atmosphère ou encore dans les aliments. Selon les dernières estimations, quelque 5,25 trillions de particules de plastique sont présentes dans les océans. En 2020, l'utilisation du plastique a atteint un pic, entraînant d’importants problèmes de sécurité environnementale.

Comprendre le rôle des micro- et nanoplastiques (MNP) dans la réponse immunitaire

Le projet IMPTOX est une plateforme analytique innovante, rassemblant douze partenaires de huit pays européens, dont le groupe CI4CB de l’Institut des Technologies de l’Information et de la Communication (IICT) de la HEIG-VD.

Cette plateforme étudie l'impact des MNP sur la sécurité alimentaire et la santé humaine. Se focalisant sur les interactions entre le système immunitaire et les MNP, les chercheuses et chercheurs tentent d’expliquer comment ces derniers attirent et se lient à des allergènes, micro-organismes pathogènes, métaux et autres toxines nocives pour l’humain. Elles et ils cherchent ainsi à comprendre le rôle des MNP dans la réponse immunitaire.

Détecter les MNP grâce au machine learning

Ce type de recherche requiert le développement et la consolidation de méthodes de détection et d’analyse très précises. Parmi celles-ci, la microscopie FTIR ( Fourier Transform InfraRed Spectroscopy ) combine la microscopie et la spectroscopie pour générer des images de haute résolution, complexes et riches en informations.

En raison de la particularité des données étudiées, l’équipe CI4CB a choisi de recourir au machine learning pour accélérer et perfectionner la détection des MNP. Cette technique permet de détecter de façon optimale les microplastiques dans les images, qui sont ensuite soumises à des expert·e·s pour validation.

Ces outils sont rendus disponibles par le biais de licences open source, afin d’étendre leur impact au-delà des objectifs du projet.

Projet CARA

En 2021, la HEIG-VD est devenue partenaire officiel de l’association CARA avec laquelle elle collabore depuis 2019 et qui rassemble les cantons de Fribourg, Genève, Vaud, du Jura et du Valais afin d’offrir des services de santé numérique aux prestataires de soins et à la population de Suisse occidentale.

Patrice Hof, secrétaire général de CARA, s’exprime sur cette collaboration :
« Nous avons trouvé avec la HEIG-VD un partenaire qui nous accompagne par son expertise pointue dans la sécurisation de notre système d’information. C’est particulièrement important pour CARA, car nous sommes une petite structure et nous traitons des données personnelles sensibles. Il est essentiel pour nous d’acquérir tout de suite les bons réflexes et de mettre en place les outils adéquats afin de garantir une sécurité de l’information optimale. Avec l’aide de la HEIG-VD, en particulier du Professeur Jean-Marc Bost et de l’équipe du Professeur Jürgen Ehrensberger, nous avons mis en place un dispositif de sécurité et de protection des données qui a passé le cap de la certification selon la Loi fédérale sur le dossier électronique du patient. Nous ne nous arrêtons pas là, puisque nous continuons de tester régulièrement la résistance de nos systèmes aux attaques avec des étudiant·e·s de la Haute École. »

PRITS, un serious game pour apprendre les droits des patient·e·s

Le projet PRITS ( Patients' Rights & Innovative Teaching Strategy ) s’inscrit à la frontière de trois disciplines : la santé, le droit et l’ingénierie. Il vise à développer un serious game pour soutenir les étudiant·e·s de la Haute École de Santé Vaud (HESAV) dans leur apprentissage des règles juridiques dans le domaine de la santé.

Le projet multidisciplinaire PRITS, soutenu par le Centre de compétences numériques de la HES-SO, tisse des liens entre la santé, le droit, la pédagogie et l’ingénierie. Il s’inscrit dans la stratégie numérique de la HES-SO, et plus particulièrement dans sa mission d’enseignement à l’ère numérique.

Appliquer les droits des patient·e·s, un enjeu de taille pour les professions de la santé

Pour les professionnel·le·s de la santé, connaître et mettre en pratique les droits des patient·e·s comporte de multiples défis. Nombreuses sont en effet les situations de soin soulevant des questions d’ordres juridique et éthique. Les droits des patient·e·s font dès lors partie intégrante des cours de droit de la santé enseignés à HESAV durant l’année propédeutique santé ainsi que dans le différentes filières Bachelor et en formation continue.

Connaître le cadre légal et sa mise en oeuvre est en effet essentiel à l’établissement d’un lien de confiance et au développement de la relation thérapeutique entre patient·e·s et professionnel·le·s de la santé.

Se confronter à des situations professionnelles réelles

Un serious game, notamment développé par des chercheuses et chercheurs de la HEIG-VD, permet désormais de développer ces compétences. Un logiciel ludique et stimulant propose aux étudiant·e·s des situations pratiques similaires à celles de la vie réelle, renforçant ainsi leur engagement ainsi que leur sentiment d’efficacité dans leur processus d’apprentissage. Par exemple, les joueuses et joueurs doivent informer leur patient·e des conséquences d’une décision thérapeutique, assurant ainsi leur droit à l’information.

L’importance de donner sens aux apprentissages

Le design pédagogique du serious game comprend autant le design des activités du jeu que celui des activités autour du jeu, telles que le prébriefing et le débriefing. Les problématiques relatives aux droits des patient·e·s sont implémentées dans les scénarios de jeu et s’illustrent par toute une variété de dialogues entre soignant·e et patient·e virtuel·le.

L’apprentissage est soutenu par des exercices complémentaires : hors du jeu, il est renforcé au travers du débriefing et des retours des enseignant·e·s sur le lien entre les situations de jeu et des situations rencontrées dans la pratique (par exemple durant les stages). La conception du jeu est soutenue par les théories constructivistes de l’apprentissage et repose sur l’idée principale que les compétences sont construites en essayant de leur donner sens.

Une app collaborative pour relever les obstacles dans la ville

Les déplacements à pied ne devraient pas être entravés par des obstacles et ce indépendamment de l’âge des personnes. Le projet modos propose une solution pour favoriser la mobilité piétonne des seniors en s’appuyant sur des outils numériques.

Potentiel d’amélioration pour les déplacements à pied

L’âge moyen des personnes ressentant une gêne à se déplacer à pied est de 69 ans. Dénivelés, dévers, trous, obstacles, absence de bancs pour se reposer et éclairage insuffisant sont les principaux freins à la pratique de la marche, mode de déplacement largement prédominant dès 70 ans et essentiel au maintien en santé des seniors vivant à domicile.

Or, force est de constater que l’environnement urbain n’est pas toujours idéalement conçu pour favoriser la marche. Selon une récente étude sur la « marchabilité », ou capacité d’un milieu à faciliter les déplacements, et la santé, le potentiel d'amélioration en Suisse est encore important.

Le projet modos propose une solution pour favoriser la mobilité piétonne des seniors en s’appuyant sur des outils numériques. Dans un premier temps, ces derniers permettent de collecter et de représenter sur une carte interactive les entraves d'un réseau piétonnier déterminé. Dans un second temps, ils sont utilisés pour calculer des itinéraires personnalisés en fonction du profil de mobilité d’une utilisatrice ou d’un utilisateur donné·e, en tenant compte des entraves. Autrement dit, il s’agit d’un outil de navigation proposant des itinéraires alternatifs, en attendant que des entraves soient résolues.

Projet participatif

Outre les aspects technologiques (cartographie numérique, calcul d’itinéraire, apprentissage automatique), ce projet privilégie une approche centrée sur la piétonne ou le piéton. Il se base sur les expériences de mobilité des membres du Conseil des seniors de la ville d’Yverdon-les-Bains, terrain d’étude du projet. Des citoyen·ne·s se sont par ailleurs aussi impliqué·e·s pour géolocaliser les entraves à la mobilité.

Si cette solution se veut au bénéfice direct des personnes se déplaçant à pied, le projet peut également intéresser les communes souhaitant mettre en place des démarches participatives. Le projet se développe dans ce sens, impliquant plusieurs communes vaudoises.