Numérique

PiBS – Un nouveau Bachelor en cours d’emploi pour les futur·e·s informaticien·ne·s

Proposé dans la filière Informatique et systèmes de communication (ISC), le programme PiBS – un Bachelor intégrant la pratique – permet aux étudiant·e·s d’accéder à une formation HES directement après leur maturité gymnasiale. Un excellent moyen d’allier compétences pratiques et contact avec le monde professionnel, tout en étant rémunéré·e.

PiBS est un programme pilote de la Confédération pour les HES, déployé à la HEIG-VD au sein de la filière ISC. Dans ce modèle de formation, les études se font en temps partiel, sur quatre ans, à raison d’une journée complète et deux demi-journées par semaine. Les autres jours sont consacrés au travail dans une entreprise partenaire PiBS de la HEIG-VD.

« Découvrir les métiers d’ingénierie en ISC dans une entreprise innovante du numérique tout en suivant un enseignement de pointe.»

Une expérience unique pour de nombreux avantages

Pour l’étudiant·e/employé·e stagiaire, ce mode de formation présente de nombreux avantages. Il permet :

• l’accès à la filière d’études ISC après la maturité gymnasiale sans effectuer de stage pratique de dix mois ou passer par d’autres années « passerelles ».
• de bénéficier du réseau d'entreprises partenaires de la HEIG-VD afin de faciliter la recherche d’un stage PiBS.
• la découverte des métiers d’ingénierie en ISC dans une entreprise innovante du numérique tout en suivant l’enseignement de la HEIG-VD, très renommé auprès des employeurs.
• la conduite d’un travail de Bachelor au sein de l’entreprise employeuse et, en cas d’expérience concluante, obtenir la garantie d’un premier emploi. La possibilité de réaliser un Master en cours d’emploi à la suite de la formation Bachelor en mode PiBS est également une opportunité que peut offrir l’entreprise.
• d’obtenir un diplôme Bachelor HES reconnu, les compétences acquises dans le mode temps partiel étant identiques à celles des cursus à plein temps.

Concours international de robotique

Chaque année depuis vingt-trois ans, le Club de Robotique de la HEIG-VD (CRH) se donne pour défi de participer au concours international de robotique amateur Eurobot. La HEIG-VD recrute ainsi chaque année des étudiant·e·s enthousiastes et prêt·e·s à s’investir bien au-delà des exigences académiques.

Esprit d'équipe

Durant le semestre d’automne, la préparation au concours Eurobot est bénévole. Elle s’intègre en partie à un cours à option de troisième année ainsi qu’au cours de projets multidisciplinaires de deuxième année. Encadrée par des professeur·e·s volontaires, l’équipe de la HEIG-VD se compose d’étudiant·e·s enthousiastes et engagé·e·s.

« Objectif : monter sur le podium, mais aussi vivre une aventure humaine inoubliable. »

Esprit de compétition

Pour participer à Eurobot, il faut d’abord réussir la présélection nationale, organisée par l’association SwissEurobot. Car sur la vingtaine d’équipes participantes, seules les trois meilleures peuvent prendre part aux joutes européennes.

En 2021, la HEIG-VD s’est classée deuxième de la présélection suisse, se qualifiant ainsi pour la finale européenne (annulée en raison de la crise sanitaire). Les joutes 2022, organisées par Robot-CH et présidées par le Prof. Marc Kunze, ont eu lieu à la Marive d’Yverdon-les-Bains les 14 et 15 mai.

Start-up Challenge Week

Durant une semaine, les étudiant·e·s en Ingénierie des médias et Économie d’entreprise ont uni leurs forces et connaissances pour décrocher le Start-up Challenge. Leur mission : créer un produit exploitant la réalité virtuelle et le défendre devant un jury d’expert·e·s externes.

Un challenge entièrement virtuel

L’événement de cinq jours, entièrement en ligne, était destiné aux étudiant·e·s en dernière année de Bachelor en Ingénierie des médias et en Économie d’entreprise. En plus de mobiliser leur savoir-faire et leur créativité les étudiant·e·s ont été évalué·e·s sur le Start-up Challenge pour leur troisième année de cursus. Au cœur de cette semaine de réflexion : la réalité virtuelle. Les étudiant·e·s ont constitué des équipes multidisciplinaires pour imaginer un produit ou service exploitant cette technologie – objet de l’évaluation – et développer un modèle d’affaires. La dernière journée du Start-up Challenge était consacrée à la défense des projets devant un panel d’expert·e·s externes à la HEIG-VD. C’est le projet « DysActivity » qui a remporté la distinction du jury au terme des différentes présentations.

« La Start-up Challenge Week renforce la conviction que les activités collaboratives apportent une véritable plus-value à la formation de nos étudiant·e·s. »

La Start-up Challenge Week, tout comme Hack-ton-Sport, prouve que les activités collaboratives apportent une véritable plus-value aux enseignements de la HEIG-VD.

Et les nommées sont…

Marina Zapater, professeure à la HEIG-VD, a été nommée « ambassadrice des mathématiques et des sciences » aux côtés de 14 femmes ayant fait carrière dans l’un de ces deux domaines. Cette démarche, initiée par le Canton de Vaud, vise à encourager les jeunes femmes à entreprendre des études dans ces branches, encore largement connotées « masculines ».

Des ambassadrices pour encourager les jeunes femmes

Pour en finir avec les préjugés de genre gravitant autour des études scientifiques, le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) a désigné plusieurs expertes en mathématiques et sciences « ambassadrices des maths et des sciences ». La démarche permet aux établissements scolaires vaudois de bénéficier d’un contact facilité avec ces scientifiques et, ainsi, de les inviter à partager leurs expériences avec les élèves, en particulier les filles, lors de visites ou de visioconférences en classe.

« Les sciences sont la réponse au besoin humain de comprendre et améliorer le monde. Un objectif que rien ne peut nous empêcher d'atteindre.» Marina Zapater

Chercheuse aux quatre coins du monde

Après l’obtention d’un Master en ingénierie électronique et d’un Master en ingénierie en télécommunications à l’Universitat Politècnica de Catalunya (UPC), Marina Zapater s’est lancée dans le monde de la recherche afin d’obtenir son doctorat. Barcelone, Madrid, Boston, Lausanne, des destinations variées mais liées par un sujet commun : les systèmes embarqués et les centres de données. C’est grâce à cette spécialisation que la chercheuse a été engagée comme postdoctorante à l’EPFL et s’est, de fait, installée en Suisse. Elle a ensuite rejoint la HEIG-VD comme professeure au sein de l'Institut Reconfigurable & Embedded Digital Systems (REDS).

Apprendre à penser vite et bien

La HEIG-VD a créé un nouvel enseignement combinant pensée créative (design thinking) et cycles de réflexion rapides (design sprint) pour les quelque 140 étudiant·e·s en première année de la filière Informatique et systèmes de communication (ISC).

Lors d’un hackathon géant de trois jours, hébergé en 2021 par la société ExplorIT, les étudiant·e·s ont réfléchi à des solutions originales aux problématiques proposées par cette entreprise. Ils ont appris à s’organiser en équipes, ont mis en pratique des techniques de brainstorming et ont découvert l’art de l’argumentation. Chaque projet a été présenté par un pitch d’une minute dans le cadre d’un concours ; le meilleur d’entre eux a été récompensé par le prix du public.

« Cet apprentissage de soft skills, très valorisées dans l’industrie et la recherche, est un précieux complément aux solides bases techniques dispensées par la filière ISC.»

Des compétences en communication à distance pour cultiver la proximité sociale en télétravail

Selon une étude menée par la HEIG-VD, le sentiment d’appartenance a été mis à mal dans les organisations lors de l’épidémie de COVID-19, notamment en raison du travail à distance. Pour favoriser la restauration d’une proximité sociale en entreprise, les chercheuses et chercheurs ont développé l’outil d’évaluation Hybrid Workplace Pulse.

La proximité sociale est un sentiment d’appartenance et de confiance favorisé par une communication de haute qualité. Elle permet de créer, d’entretenir et de restaurer les relations en cas de malentendu ou de désaccord.

Avec la généralisation du travail à distance au cours de la pandémie de COVID-19, ce sentiment a été mis à mal. Cet élément ressort d’une étude quantitative sur les leviers de l’efficacité dans le travail à distance, menée en 2020 par l’Institut interdisciplinaire du développement de l’entreprise (IIDE) et financée par le fonds COVID-19, Économie & Services de la HES-SO. Cette étude a débouché sur la réalisation de l’outil d’évaluation Hybrid Workplace Pulse.

Une bonne maîtrise des outils numériques

Les résultats de l’étude mettent en évidence que pour la moitié des répondant·e·s, la disponibilité des outils de collaboration en ligne a permis d’assurer la continuité des activités. Les compétences en communication à distance sont essentielles pour établir et conserver la proximité sociale. Les employé·e·s devaient par conséquent être formé·e·s à l’utilisation de ces outils pour être efficaces dans le travail à distance.

Des compétences à développer

L’étude mène ainsi à une liste de compétences à développer chez les employé·e·s :

• utilisation des outils permettant la communication virtuelle
• travail dans une équipe à distance
• gestion d’une équipe à distance (par exemple, pour les responsables, répartir et suivre l’exécution des tâches)
• identification et reconnaissance de ses émotions et de celles des autres
• accès aux canaux de contact avec des personnes extérieures à l’équipe ou au service (remplacer le flux d’informations informel, par ex. pendant une pause-café).

Accompagner les responsables d’équipe

Les responsables d’équipe jouent un rôle important dans le maintien de la proximité sociale. Il est de leur ressort d’évaluer les pratiques de travail à distance et de définir des plans d’action qui tirent parti des avantages de ces pratiques et qui renforcent l’innovation au travail.

L’outil Hybrid Workplace Pulse permet un tel accompagnement. Élaboré au sein de l’IIDE, il peut être déployé au sein d’organisations désireuses de favoriser l’efficience de postes de travail hybrides (distance-présentiel).

Trust4SME, un programme au cœur des initiatives en cybersécurité

Aujourd’hui, les entreprises ne peuvent plus ignorer les dangers liés à l’informatique. Convaincue par la nécessité d’unir les forces académiques et industrielles, la HEIG-VD s’est s’associée au programme Trust4SME, annoncé en octobre 2021, en apportant sa contribution à l’amélioration du niveau de sécurité global de la région vaudoise et lémanique.

La HEIG-VD possède des compétences pointues et développe de nombreuses activités dans le domaine de la cybersécurité. Au travers de son pôle de compétences Y-Security, elle se trouve au cœur d’un écosystème complet, avec une offre de formation unique, des activités de recherche appliquée, de développement et d’innovation, sans oublier les spin-off issues de la Haute École telles NetGuardians, Sysmosoft ou strong.codes. Elle entretient par ailleurs des liens forts avec la communauté des spécialistes en la matière, notamment grâce à l’événement annuel Black Alps.

Depuis 2017, la HEIG-VD s'investit dans de nombreuses initiatives, dans le but d'apporter son soutien aux industriels et institutions académiques ainsi qu’aux services de l'État de Vaud. Membre fondateur de Trust Valley depuis son lancement en 2020, elle est fortement impliquée dans le programme d'accélération Tech4Trust, destiné aux start-up œuvrant dans les domaines de la confiance numérique et de la cybersécurité.

Annoncé officiellement en octobre 2021 lors du TrustValley Day, le programme Trust4SME accompagnera des PME vaudoises et lémaniques, sur une durée de neuf à douze mois, afin d’améliorer leur résilience face aux cyberrisques. Il inclut différentes mesures : diagnostic, sensibilisation, formation des dirigeant·e·s et des équipes, cercles de discussion et conseils personnalisés. La HEIG-VD y participe en tant que partenaire académique.

VAWe : une meilleure retransmission des grands événements sportifs

En 2021, le domaine Ingénierie et Architecture de la HES-SO a lancé un appel à projets extraordinaire « Après COVID-19 » doté de 1,65 million de francs pour soutenir 33 projets concrets en collaboration avec des entreprises. Dans ce cadre, la HEIG-VD a développé 6 projets de recherche, dont VideoAnyWhere (VAWe), en partenariat avec l’entreprise Livetools Technology SA. VAWE est un protocole innovant et robuste pour la transmission de vidéo haute définition, spécialement conçu pour la télévision et particulièrement la retransmission d’événements sportifs.

Challenge : retransmission d’événements sportifs

Au Tour de France, à Roland-Garros ou aux Jeux olympiques, on voit des caméras sans fil sur des motos ou suspendues à des câbles. Un important dispositif technologique est ensuite nécessaire pour obtenir une qualité d'image irréprochable, qui comporte des algorithmes spécifiques. Ce sont précisément ces derniers qu'une équipe de la HEIG-VD développe en collaboration avec la PME Livetools Technology.

Objectif : moins de friture sur la ligne

Dans le cadre du projet de développement du radar qui leur a été confié, les ingénieur·e·s de la HEIG-VD ont constaté que les performances du système de guidage sur 1 km pourrait être améliorer s’il était possible d’optimiser les performances des deux antennes RX & TX qui équiperont le satellite.

Lorsque l'on parle de transmission sans fil, l’une des premières choses qui vient à l'esprit concerne les problèmes de fiabilité de la liaison. Tout le monde a déjà été confronté à une station radio qui grésille ou à une image vidéo qui se fige. Les éléments pouvant perturber une transmission radio sont multiples. Il peut s'agir d'obstacles physiques, d'interférences avec d'autres systèmes de transmission (WiFi, 5G, etc.) ou encore de conditions météo.

L’une des méthodes les plus efficaces pour améliorer les performances et la fiabilité en présence d'obstacles et de réflexions multiples consiste à utiliser plusieurs antennes de transmission et de réception. Ces systèmes sont connus sous le nom de MIMO (Multiple in, Multiple out) et existent depuis plusieurs années. Néanmoins, afin de profiter pleinement des avantages des transmissions MIMO (Multiple In, Multiple Out), des algorithmes spécifiques de traitement de signal doivent être implémentés.

Le projet (VAWe, mené par des ingénieur·e·s de la HEIG-VD en collaboration avec la PME vaudoise Livetools Technology, développe précisément une nouvelle technologie de transmission sans fil. Elle augmente la stabilité et la performance de transmission et ajoute une communication full duplex. Cela se traduit, en pratique, par la possibilité de transmettre un flux audio et vidéo à haut débit dans un sens ainsi qu'un canal de retour dans l'autre sens. Ce dernier permet à la technicienne ou au technicien du centre de transmission de contrôler les caméras sur le terrain directement et rapidement, sans avoir besoin de transmettre des instructions aux cameramen.

Soutien bienvenu

Spécialisée dans les technologies de transmission haut de gamme destinées aux grands événements sportifs ou culturels, Livetools Technology a été impactée par les annulations massives dues à la crise sanitaire. La nouvelle technologie développée par la HEIG-VD lui permettra de se positionner idéalement sur ce marché, actuellement en phase de redémarrage.

Développement de ClearSpace-1 : Mission pour la HEIG-VD

En décembre 2020, l'Agence spatiale européenne (ESA) signait un contrat de 86 millions d'euros avec une équipe industrielle dirigée par la start-up suisse ClearSpace SA pour mener la première mission d’élimination des débris en orbite. Dans cette équipe figure la HEIG-VD, chargée de développer l’intégralité du radar longue distance sur le satellite ClearSpace-1. En 2021, le projet de développement du radar se poursuit comme prévu, les délais demandés sont tenus et la réalisation d’un démonstrateur fonctionnel du système ( Model EBB ) a été validé.

Détection de déchets dangereux

La présence croissante de débris dans l’espace représente une menace grandissante pour l’avenir et la sécurité de l’activité spatiale. Des milliers de débris font aujourd’hui l’objet d’une vigilance accrue. Intégré au programme ADRIOS de l’ESA, le satellite ClearSpace-1 contribue à ce rôle de surveillance : grâce à ses antennes radar longue distance, il détecte les débris spatiaux en orbite, pour ensuite procéder à leur enlèvement à l’aide de ses quatre bras articulés.

Contribution de la HEIG-VD

Dans le cadre du projet de développement du radar qui leur a été confié, les ingénieur·e·s de la HEIG-VD ont constaté que les performances du système de guidage sur 1 km pourrait être améliorer s’il était possible d’optimiser les performances des deux antennes RX & TX qui équiperont le satellite.

ClearSpace SA et la HEIG-VD ont donc lancé un nouveau projet Innosuisse intitulé ARCOROSSO. Il permettra d’explorer de nouvelles pistes de développement :

• La conception d'antennes avec un minimum de « perturbation » du rayonnement sera étudiée. Diverses recherches seronst conduites dans le but d’améliorer l’isolation entre les deux antennes et le développement de solution HW sera également étudié.
• Des solutions sur la base de méta matériaux seront étudiées et simulées, l’étude de structures planaires/2D atténuant la propagation des ondes de surface, voire les absorbant seront évaluées.
• Des recherches seront également conduites pour la partie revêtement dissipatif absorbant les radio fréquences (RF), par exemple les revêtements semi-conducteurs.
• Diverses options pour l’annulation électronique active des interférences de chemin direct seront analysés.

Objectif de la mission Adrios

La première sortie opérationnelle est prévue en 2025 depuis la base de lancement de Kourou, en Guyane française, avec l’enlèvement d’une structure porteuse d’une fusée Vega, placée en orbite en 2013 et dont les éléments – baptisés Vespa (Vega Secondary Payload Adapter) – de la taille d’un satellite de 112 kg, ont été abandonnés. Avec ses bras articulés, le satellite enlèvera le module Vespa et le rapprochera de l’atmosphère terrestre, où il se désintègrera en brûlant.

5G-SDR : retransmettre les grands événements live en utilisant moins de fréquences

En 2021, le domaine Ingénierie et Architecture de la HES-SO a lancé un appel à projets extraordinaire « Après COVID-19 » doté de CHF 1,65 million pour soutenir des projets concrets en collaboration avec des entreprises. Dans ce cadre, la HEIG-VD a développé 6 projets de recherche, dont 5G-SDR, qui développe des solutions pour faciliter la retransmission de grands événements live.

Avec la digitalisation de l'industrie du broadcast, de plus en plus de contenus audiovisuels sont diffusés en live au moyen d'équipements sans fil. Ces derniers permettent une plus grande mobilité, ouvrent des opportunités pour la création de nouveaux types de contenus et participent à la réduction des coûts d'exploitation. Toutefois, leur niveau de complexité est élevé et ils utilisent de nombreuses bandes de fréquences spécifiques (appelées PMSE – Programme Making and Special Events) qui, depuis quelques années, s’avèrent de moins en moins disponibles.

En effet, chaque caméra sans fil (par exemple autour d'un terrain de football) nécessite plusieurs fréquences en plus de celle destinée à l'image. Un très grand événement, comme les Jeux olympiques, en utilise plusieurs milliers. Développer des technologies de retransmission utilisant moins de fréquences représente donc un enjeu majeur pour l'industrie du broadcast, qui a de plus été fortement impactée par la pandémie de COVID-19.

Dès lors, afin de rester concurrentielles, les entreprises actives dans ce secteur, telles que la PME NuLink à Neuchâtel, se doivent d'innover. C'est la raison pour laquelle celle-ci collabore avec des ingénieur·e·s de la HEIG-VD pour développer de nouvelles technologies permettant de retransmettre les grands événements live en mobilisant le moins de fréquences possible.

La solution sur laquelle travaille la HEIG-VD consiste à adapter à la retransmission d’événements live les technologies utilisées par les téléphones mobiles. Plus précisément, elle se base sur le déploiement de réseaux privés 5G pour couvrir les bandes PMSE mises à disposition par le pays dans lequel se déroule l’événement, en les configurant avec des systèmes SDR (Software Defined Radio). Ce procédé permettrait à l’ensemble des caméras d'un événement d'utiliser une même fréquence. Par ailleurs, en comparaison avec l’installation de câbles (pouvant se chiffrer en kilomètres), le recours aux technologies sans fil est financièrement intéressant, car il permet de réduire le personnel et le temps d'installation nécessaires.

DigiPhoto : modéliser la réalité grâce à un drone

Deux instituts de la HEIG-VD s’allient pour améliorer les fonctionnalités de capture d’images en intérieur d’un drone innovant. L’entreprise mandataire, Flybotix, souhaitait que son appareil puisse scanner de manière autonome une structure, et en produire un jumeau numérique de qualité optimale. Un vœu exaucé !

Flybotix est une start-up spécialisée dans les technologies de drones et les inspections dans les milieux confinés. Elle a développé un drone innovant – ASIO – capable de se faufiler à l’intérieur d’espaces étroits. Il est muni de deux rotors (technologie brevetée), d’un temps de vol augmenté, et est plus silencieux et plus aisé à contrôler.

Suite à un premier projet Innosuisse réussi sur la conception de l’ordinateur embarqué du drone, la start-up a (re)fait appel aux compétences de la HEIG-VD pour automatiser la capture d’images pour faire de la photogrammétrie. Cette technique consiste à créer une reconstitution 3D exacte de la réalité en corrélant des images numériques. Le drone devait également être rendu compatible avec les logiciels courants.

Les chercheuses et chercheurs de l’Institut Reconfigurable and Embedded Digital Systems (REDS) ont adapté le hardware et le firmware du drone, tandis que l’Institut d’ingénierie du territoire (INSIT) s’est chargé d’ajouter la photogrammétrie dans le set d’outils de Flybotix.

Ce projet (intitulé DigiPhoto) a ainsi permis de développer un prototype de drone fonctionnel, doté d’un système d’assistance de guidage en intérieur et capable de relever des images de très haute qualité.

Cette collaboration se poursuit dans le cadre d’un projet Innosuisse qui a débuté en février 2022.

DiCoQuaNet – Des connexions résistantes aux attaques quantiques

DiCoQuaNet est un projet Eureka international avec une composante Innosuisse. Une collaboration entre la HEIG-VD, Cysec (une start-up vaudoise) ainsi que la start-up singapourienne Novus Q. Ce projet, prévu sur trois ans, a commencé en avril 2021. Son but : connecter des HSM (Hardware Secure Module) produits par Cysec de façon à ce que les connexions soient résistantes à des attaques quantiques.

Les ordinateurs quantiques mettent en danger la plupart des algorithmes utilisés actuellement en cryptographie. Même si ces ordinateurs ne sont, pour l'instant, de loin pas assez puissants pour mettre à mal les algorithmes utilisés par l'industrie, il convient de se tenir prêts, au cas où le développement de ces ordinateurs évoluerait rapidement. C’est tout l’objectif de DiCoQuaNet.

Un projet en quatre parties

DiCoQuaNet se déploiera en quatre phases :

1) Design et étude de performances d'un réseau post-quantique (résistant à des attaques quantiques) avec une initialisation effectuée par une distribution de clefs quantiques (matériel développé par Novus Q).

2) Design et étude de performances d'un réseau post-quantique avec une initialisation effectuée par des algorithmes post-quantiques (logiciels étudiés et développés par la HEIG-VD).

3) Une fois les deux modèles de réseau construits, utilisation de ces réseaux afin d'y exécuter des algorithmes de signatures digitales à seuil. Le but de ces signatures est de distribuer le secret sur différents nœuds), afin de le protéger dans le cas où un des nœuds est compromis (HEIG-VD).

4) Ces algorithmes de signatures à seuil ne sont pour l'instant pas résistants aux attaques quantiques ; le but est donc de développer de nouveaux algorithmes qui, eux, le seront (HEIG-VD).

Des autoencodeurs particuliers pour détecter les fraudes bancaires

Une multitude de canaux permet aux client·e·s d’accéder aux services bancaires via différentes interfaces. Or, la fraude bancaire évolue au fil des ans. Le nombre de fraudeuses et fraudeurs est en augmentation constante, de même que leurs compétences et leur ingéniosité pour vider des comptes bancaires ou acheter des marchandises avec des copies de cartes de crédit.

De trop grandes ouvertures pour la fraude

Selon Juniper Research, le nombre de personnes utilisant des applications bancaires mobiles approche désormais les deux milliards, soit environ 40 % de la population adulte mondiale. Les plateformes bancaires électroniques, les smartphones et les smartwatches ou encore les services bancaires ouverts constituent des portes d'entrée idéales pour ces délits. En 2020, le coût de la fraude s’élevait à plus de 40 milliards de dollars, selon une étude de PricewaterhouseCoopers. Pour preuve, entre juin 2016 et juillet 2019, les attaques d'ingénierie sociale (social engineering) et de phishing représentaient 166'000 plaintes dans le monde pour un coût total de 26 milliards de dollars, selon le FBI. Ce coût, associé à la perte de réputation causée par chaque cas de fraude, devient très lourd pour les institutions financières. Par conséquent, le besoin d'outils de détection des fraudes s'accroît.

«Les algorithmes de machine learning développés par l’équipe de recherche ont été mis en œuvre dans plusieurs banques en Suisse et à l'étranger afin de prévenir avec succès la fraude bancaire.»

Guerre d’algorithmes contre les attaques

La start-up NetGuardians, issue de la HEIG-VD et lauréate de plusieurs prix, aide les institutions financières à combattre les fraudes dans plus de 30 pays. Elle est accompagnée par l'équipe du Prof. Stephan Robert-Nicoud de la HEIG-VD, qui bénéficie d’une grande expérience dans la collaboration avec des entreprises suisses en matière de technologies de pointe.

Entre 2017 et 2019, ce partenariat a porté sur un premier projet de recherche – financé par Innosuisse – impliquant une dizaine de chercheuses et chercheurs. Ceux-ci ont développé des algorithmes de machine learning pour le profilage des client·e·s. Depuis lors, ces algorithmes ont été mis en œuvre dans plusieurs banques en Suisse et à l’étranger afin de prévenir avec succès la fraude bancaire, de réduire considérablement les faux positifs (jusqu’à 83 % !) et d’améliorer la gestion des risques de fraude.

Un deuxième projet important, d’un montant de 1,2 million de francs, également financé par Innosuisse de 2019 à 2021, est en cours pour repousser les limites de prédiction à l’aide d’outils en apprentissage automatique. Il vise à améliorer et perfectionner les algorithmes utilisés au sein du produit phare de détection des fraudes de NetGuardians dans de nouvelles directions de recherche.

Détection par les autoencodeurs

Le premier volet étudié concerne les autoencodeurs, qui sont une conception particulière de réseaux de neurones artificiels capables de détecter les anomalies en comparant les données d’entrée et de sortie du réseau. Un mécanisme de compression et de décompression du signal met en évidence les valeurs anormales. La nature non supervisée des autoencodeurs les rend particulièrement adaptés à la détection des fraudes dans le contexte bancaire.

Dans le cadre de ce projet, de nouveaux types d’autoencodeurs, dits « centripèdes », ont été inventés : ils ne reconstruisent plus les jeux de données, mais les transforment d’une manière particulière, tout en préservant la dimensionnalité. Ils surpassent nettement les autoencodeurs classiques pour la détection des fraudes. De plus, une proposition visant à pallier le manque de données disponibles a été élaborée ; iIl s’agit de créer des ensembles artificiels de données pour simuler de grands ensembles comprenant différents types de fraudes bancaires.

Ajustements grâce à l’active learning

Le deuxième volet exploré dans ce projet est celui de l’active learning, qui consiste à interroger de manière interactive des transactions bancaires – frauduleuses ou non – pour étiqueter de nouveaux points de données avec les sorties souhaitées et permettre ainsi une amélioration de l’ajustement des algorithmes. Les requêtes sont effectuées auprès d’une base de données dont la nature et la fiabilité varient considérablement d'une application pratique à l'autre. Différents scénarios d’active learning ont été étudiés, tels que les interrogations à haut risque ou d’ambiguïté maximale, dans différentes configurations.

LLAM : un module de communication sans fil pour le secteur audio professionnel

En 2021, le domaine Ingénierie et Architecture de la HES-SO a lancé un appel à projets extraordinaire « Après COVID-19 » doté de 1,65 million de francs pour soutenir 33 projets concrets en collaboration avec des entreprises. Dans ce cadre, la HEIG-VD a développé 6 projets de recherche, dont LLAM, un module de communication radio développé avec la start-up Tyxit et destiné au secteur audio professionnel.

La start-up Tyxit collabore avec des chercheuses et chercheurs de la HEIG-VD pour développer un module de communication permettant le streaming multicanal à faible latence pour le secteur audio professionnel. Cette innovation a l'ambition d'être moins coûteuse que ce qui existe actuellement sur le marché.

Du câble au « sans fil »

Lors d'un événement live, l'installation d'une scène prend du temps. Une bonne partie de ce dernier est consacrée au déroulement des bobines de câbles et aux précautions pour que les musicien·ne·s ne s'y prennent pas les pieds. Réalisé par des professionnel·le·s, ce travail est d'autant plus coûteux que les câbles ont une durée de vie courte et qu'ils doivent être régulièrement remplacés. Cette problématique est particulièrement importante pour des événements éphémères.

À l'ère de l'expansion des technologies sans fil, le milieu de la musique souhaite se mettre à la page. Les solutions actuellement disponibles sur le marché sont soit bon marché, mais de faible qualité et non prévues pour l'audio, soit d'excellente qualité, mais trop chères. De plus, elles ne parviennent à supprimer qu'une partie des câbles présents sur scène.

C'est dans ce contexte que la startup vaudoise Tyxit a vu le jour. Active dans le développement de technologies audio sans fil, elle se démarque notamment par des systèmes multiémetteurs/multirécepteurs avec mixage audio intégré, à très faible latence. Cette dernière représente le temps nécessaire pour que des données effectuent l'aller-retour entre un émetteur et un destinataire, un point particulièrement crucial pour les concerts live.

Du cercle amateur au secteur professionnel

Dans un premier temps, Tyxit a développé un produit à destination des groupes de musique amateurs et semi-professionnels. Il supprime tous les câbles sur une petite scène de concert et offre une simplicité d'installation à toute épreuve. Mis en prévente sur une plateforme de financement participatif en juin 2020, il a rapidement trouvé des client·e·s, malgré la situation critique du milieu culturel en pleine pandémie.

Forte de cette réussite, la start-up a souhaité se diversifier en développant une solution à destination des actrices et acteurs du monde audio professionnel, qui comprennent autant les musicien·ne·s que les organisatrices et organisateurs de concerts. Elle collabore pour cela avec une équipe de la HEIG-VD spécialisée dans le traitement du signal audio et la communication sans fil dans le cadre d'un projet baptisé LLAM – Low Latency Audio Module. L'objectif consiste à développer un module électronique facilement intégrable dans le produit de Tyxit qui permettra de répondre aux exigences de qualité des professionnel·le·s, notamment en termes de nombre de canaux audio, de latence, de qualité et de coût.

Développer un tel système a représenté un défi pour les ingénieur·e·s, car il nécessite de nombreux réglages et essais, notamment pour diminuer le temps de latence. Pour tester et valider leurs développements, l’équipe de recherche a placé les appareils sur un train électrique. Ce dispositif peu onéreux et facilement disponible leur a permis d'analyser l'évolution des caractéristiques de transmission en fonction de la distance.

Une formation post-graduée entre la HEIG-VD et l’Académie de police

L’Académie de police de Savatan et la HEIG-VD ont développé une formation post-graduée en « Stratégie de la sécurité/sûreté et gestion de crise ». Cette formation en emploi est composée de deux CAS et d’un DAS, se déployant sur une année et demie.

Développer la politique de sécurité/sûreté des entreprises

Les entreprises sont de plus en plus conscientes des menaces liées à la sécurité, qu’elles soient matérielles ou immatérielles, et les considèrent aujourd’hui au niveau stratégique. Leurs préoccupations englobent la géopolitique, l’économie, les cybermenaces ou encore le terrorisme. Dans ce contexte d’incertitudes, la politique de sécurité et de sûreté est devenue un enjeu crucial.

Objectifs de la formation

La particularité de cette nouvelle formation est d’aborder les stratégies en lien avec la sécurité, la mesure des risques et la gestion de crise de manière transversale et interdisciplinaire.

Le « CAS en Sécurité/sûreté en entreprise : vers une stratégie prospective » permet d’acquérir une démarche de gouvernance, d’évaluer les risques et de définir une éthique appliquée.

Le « CAS en Résilience de l’entreprise et gestion de crise » analyse les enjeux stratégiques contemporains, développe les qualités de leader et permet d’acquérir une méthodologie de gestion des risques, des crises et de la continuité des activités.

La formation se compose de six modules pour chaque CAS. La réussite des deux CAS ainsi que la rédaction d’un mémoire conduisent à l’obtention d’un « DAS HES-SO en stratégie de la sécurité/sûreté et gestion de crise ».

Les CAS sont dispensés par un corps enseignant composé de femmes et d’hommes au bénéfice d’une large expérience de terrain dans la gestion de crises et de conflits. Ils offrent des échanges d’idées et d’expériences, des études de cas, des exercices pratiques ainsi que des mises en situation.